abusd-amour

LUI avait le projet de faire l'amour dans tous les coins de la maison. 

Depuis le déménagement nous avons testé l'entrée et le début des escaliers. Il allait partir... Nos corps ont été en demande. Ils ont bousculé le raisonnable de nos têtes. C'est en levrette que j'ai été comblée. Puis un petit tour par le lit dans la chambre pour conclure brillamment dans un seul râle. 

Samedi après midi, entre le fromage et la poire, c'était au tour du séjour, sur le carrelage de terre cuite, au soleil d'octobre encore très chaud. Ce fut merveilleux, moi le chevauchant, lui lèchant mon sexe et moi le suçant, le faisant durcir au maximum. Je m'arrêtais, reprenais pour mieux le faire attendre, pour mieux l'exciter. Ce fut encore l'apothéose de cris, d'envols dans l'espace. 

Dimanche après beaucoup d'efforts pour porter un meuble de cuisine qu'il me prête, nous avons fait l'amour sous la douche qui s'est tranformée en bain. L'eau chaude sur nos corps aiguisait notre envie l'un de l'autre et gonflait nos sexes. Il a explosé alors que nous étions dans l'eau. Un peu de son sperme flottait à la surface. J'aime sa semence et je ne veux plus que nous nous levions pour aller vite nous laver. Je veux être enduite de son liquide, être collante et je veux aussi que des traces restent sur son ventre. Tant pis pour les draps! Ne plus se séparer après l'amour, rester côte à côte pour savourer ensemble ce moment d'apaisement et de bien être. 

En cette fin de dimanche d'été ou d'automne (on ne sait plus) nos corps se sont joints encore une fois. Dans les derniers rayons de soleil, j'ai senti sous mes doigts tous ses muscles: ses fesses, ceux de sont dos, de ses épaules. C'était jubilatoire. Il m'a serrée contre lui, fort et j'ai éprouvé quelque chose que je n'avais plus ressenti depuis longtemps: une sorte de refuge, d'abrit, de protection. Ma joue était contre sa joue. Cela aussi j'en avait oublié la sensation: "joue contre joue"! Pourquoi se priver de ce bonheur aussi simple! Ma bouche s'est mise à  parcourir son torse, à mordiller la pointe de ses seins. Elle est descendue en passant par le mystérieux petit creux qu'est son nombril. Ma langue avait le goût du sel de sa sueur légère. Comme par hazard j'ai rencontré son sexe. Il était fort tendu. Le lit  a accueilli nos corps nus. J'ai joui tellement fort lorsque ses doigts m'ont pénétrée et que je me caressais, que mon coeur a bien failli me lâcher. Immédiatement après être entré en moi, il a éclaté dans de grands rugissements de jouissance. Puis ce fut le repos en regardant tomber la nuit par la fenêtre, peau contre peau.

J'ai retrouvé Lui. Je l'ai retrouvé avec quelque chose de plus fort encore qu'avant. Est-ce cette maison qui nous rassemble aussi intensément et qui semble nous lier dans une sorte de communion? 

Ma troisième vie commence avec LUI.

LUI qui correspond d'une façon incroyable à mes aspirations.

LUI, doux, disponible.

LUI, pour m'apporter la sérénité, une double compréhension, pour s'apporter des enrichissements mutuels et se donner à tous deux une force, une envie de conquérir le monde.

Une rencontre incroyable, un cou de foudre, presque trop beau pour être vrai, une entente merveilleuse, tellement irréelle que nous avons du mal à réaliser.

Le 29 avril, de retour d'un séjour magique dans le désert, je pensais que tout était terminé. Le néant, le vide.

Mais je n'ai pu me passer de LUI. J'ai appelé la première, j'ai menti à mon mari. Je voulais le revoir. Encore et encore faire l'amour avec LUI. Nous nous sommes revus en cachette. C'était si bon, si fort.

Un week-end, où les discussions avec mon mari ont été très difficiles, je suis partie du domicile conjugal.

Nous avons couché à l'hôtel, passé une nuit entière, seuls, ensemble pour la première fois. Nous avons mangé au restaurant, marché la nuit dans les rues de la ville, roulé en voiture. C'était la fête. Pourtant le dimanche, en fin d'après midi, c'est le coeur lourd que nous nous sommes quittés.

A partir de ce moment, j'ai senti que LUI faisait marche arrière, coupable d'être à l'origine de la rupture d'une histoire de plus de vingt ans. A-t-il frémis en voyant ma détermination de femme qui désirait être libre?

Les évènements ont fait que le 15 juin je déménageais à destination d'un lieu de transit.

J'étais libre. Et pourtant...Nous avons vécu des week-end courts et très intenses. Nous faisions l'amour, beaucoup, nous ne sortions pas. Pas le temps. Se regarder suffisait à nous donner envie l'un de l'autre. Sa main sur moi et je fondais. Nous avons été loin dans nos exériences sexuelles mutuelles. Nous aurions pu aller encore plus loin, mais nous nous voyions si peu dans le temps. Un mois d'août où nous nous sommes presque pas retrouvés seuls.  Septembre... Il y a peu, nous avons passé deux nuits consécutives dans le même lit. C'était une première. J'ai senti en lui une émotion forte au moment de se quitter. Puis l'éloignement... 

J'ai la sensation et la certitude que notre passion s'émousse quand je me souviens de cette folie, de ce désir de se voir. Jusqu'à peu de jours je réclamais sa présence, j'en avais un besoin extrême. J'en ai été vexante et injuste. Ces deux derniers jours, je me demande si je ne deviens pas indifférente . Assez de souffrance. C'est bien ce que je redoutais. Je me connais. Je lui ai envoyé des signaux. Les a-t-il reçus? Il est adorable de gentillesse. Il m'a beaucoup aidée et m'aide encore à m'installer. Pour lui, je sais que c'est une preuve de son amour.

Je suis démente: je ne voudrais vivre avec lui que des moments passionnels!